Un cognac de légende

Par mariage en 1695, la terre des Andreaux est passée dans la famille Terrasson de Montleau, dont VALENTINE née en 1870 a marqué les esprits par son investissement personnel dans les travaux de la vigne et son sens du négoce, au point que l’Eaux-De-Vie devenue cognac par la magie de l’alambic et de la double distillation ont conforté leurs lettres de noblesses dans ces lieux devenus possession familiale avec Alexandre de TERRASSON de MONTLEAU député de la Charente et maire de cette même commune dans les années 1820. La descendance de la branche Cognac des Comtes Terrasson de Montleau était encore bien présente à la fin du XXe siècle. 

L’origine du cognac Terrasson Comte de Montleau remonte au XVIIIe siècle, à l’époque où le cognac s’appelait encore « Eaux-De-Vie ». L’exploitation familiale viticole, déjà très moderne pour l’époque, s’étendait sur une soixantaine d’hectares, avec trois distilleries et deux grands chais. La première distillerie fut construite en 1743. Cette marque devient le best-seller des grandes Maisons et rayonne dans toutes les Cours Royales Européennes. 

Valentine, une Femme d’Exception

La Maison Terrasson de Montleau développe ses « Eaux-De-Vie De Cognac » au début du XIXe siècle. Il existait encore, du temps du père du Comte Gerald de Montleau, les vestiges d’un petit train, rails et wagonnets qui desservaient les vignes. Au XIXe siècle les expéditions lointaines étaient effectuées par le rail. Des tonneaux avaient été conçues avec un double-fond de sorte que l’on ne puisse pas les percer aisément et extraire le nectar, encore en cette fin du XIXe siècle des brigands ne se privaient pas d’attaquer les trains de marchandises.

Le Cognac Terrasson de Montleau est vendu dans les hôtels parisiens les plus chics, comme le célèbre Hôtel Continental. En 1883 d’ailleurs, le directeur de cet établissement, Mr E. Leguay, le définissait comme « plein de délicatesse avec de délicieuses saveurs qui lui confèrent un équilibre très rare »

Le Grand Diplôme d’honneur avec Médaille d’Or

Le Grand Diplôme d’honneur avec Médaille d’Or

En 1885, Henry Terrasson Comte de Montleau reçoit, à Lyon, le «Grand Diplôme d’honneur avec Médaille d’Or» la plus Haute récompense, pour l’excellence de ses cognacs.

Fascicule de 1883

De tous les points de la France et de l’Etranger des lettres élogieuses sont venues me prouver que la réputation de mes Eaux-de-vie de Cognac était établie sur des bases solides.

Je ne parlerai pas ici de cette correspondance qui n’a de prix réel que pour moi, je réclame cependant une exception en faveur du Directeur de l’Hôtel Continental de Paris, le sympathique M. E. Leguay, dont la haute compétence en la matière ne saurait être discutée. Je copie, dans sa lettre du 19 août 1883, le passage suivant relatif à mes Fines Champagnes : « ……incredibly delicate with delicious flavours infusing it with ever-so rare balance…… ».

Quelques clients, par leurs demandes successives, auraient voulu m’imposer des conditions peu en rapport avec les prix élevés des bonnes eaux-de-vie. J’ai, dans de justes limites, cédé à leurs désirs, m’inspirant de cette pensée : « que le prix doit toujours être en rapport direct avec la qualité des produits vendus. »

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RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Les eaux-de-vie mises en vente sont déjà vieilles et bonnes à boire immédiatement, ce motif me fait préconiser l’usage des caisses, seul moyen propre à rendre toute fraude impossible.

Toutefois, pour les clients qui en font la demande, les expéditions sont faites en fûts de 25.50.110 litres et au dessus.

On livre également par caisses assorties

Les expéditions sont faites, Franco à domicile, pour les villes et jusqu’à la gare la plus rapprochée pour la campagne.

Pour l’étranger, Franco jusqu’à la frontière.

La caisse de douze bouteilles se vend la moitié du prix de celle de vingt-cinq.

Si, par exception, il est livré à titre d’échantillons, des caisses de une à six bouteilles, le port sera, dans ce cas, à la charge de l’acheteur.

Paiements à quarante jours au pair, par traites, mandats sur la poste ou chèques, etc.

Les droits de régie restent toujours à la charge de l’acheteur.

Tôle peinte du XIXe siècle de 1865

Tôle peinte du XIXe siècle

Réclame, tôle peinte du XIXe siècle.
« Fournisseur à Paris de l’Hôtel Continental du Grand Hôtel. »

Lettres du Comte de Benckendorff Maréchal de la Cour de S.M. l’Empereur de Russie, Saint Petersbourg, Palais d'Hiver 1894

Monsieur le Comte,

Il m’est tombé sous la main ces jours derniers, quelques bouteilles d’eau de vie de cognac qu’un ami à moi avait achetées à Paris, qui m’ont parues excellentes.

Les étiquettes de ces bouteilles portant votre nom, je me suis décidé à m’adresser directement à vous, et de vous prier de vouloir bien me dire, comment je pourrais obtenir une quantité assez considérable de cette eau de vie, pour la Cour Impériale, et à qui j’aurai à m’adresser pour traiter cette affaire.

Veuillez agréer monsieur le Comte, l’expression de mes sentiments très distingués.

Comte de Benckendorff, Maréchal de la Cour de Sa Majesté de l’Empereur de Russie.

PS : Je sais que l’Eau de vie que j’ai goutée est servie au Cercle de l’Union à Paris.

Lettre du Prince Ouroussov adressé au Comte René de Montleau

Lettre du Prince Ouroussov adressé au Comte René de Montleau

Monsieur,

Monsieur le Prince Ouroussov nous informe que pour son propre compte et pour le compte de certains de ses amis il a encore chez vous 200 bouteilles du Cognac 1820, quantité qu’il désire nous livrer, et puisque nous désirons lui être agréables nous voulons bien prendre ce lot de 200 bouteilles, et vous prions d’avoir l’obligeance de nous les expédier à votre convenance, habillage, emballage et marques de caisses, etc. tout à fait comme pour le dernier envoi que vous nous avez fait de ce même Cognac.

En même temps nous réitérons que cela nous serait agréable de savoir la quantité exacte qu’il vous reste de ce Cognac, car si les stocks en sont à peu près inépuisables (comme il paraît) nous n’aurons plus le même intérêt à la vente de cet article. Franchement dit, si la quantité n’était pas trop grande nous serions peut-être disposés à en prendre la totalité, car nous ne désirons pas avoir des concurrents pour la vente de cet article.

Vous voudrez bien nous renseigner sur ce point, et dans l’attente de vous lire nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’assurance de notre considération distinguée.

London, le 26 février 1926, réservation du stock du Prince Ouroussov

London, le 26 février 1926, réservation du stock du Prince Ouroussov

Monsieur,

Nous avons bien reçu votre lettre du 20 Février par laquelle vous nous demandez de prendre livraison au plus tôt possible du solde des 300 bouteilles de Cognac 1820 que vous nous aviez réservées conformément à notre lettre du 10 Décembre 1923.

Depuis cette date nous avons reçu deux envois, soit un total de 318 bouteilles, mais nous supposons que l’expédition du mois de Mars 1924 était le solde de ce que nous nous avions précédemment fait réserver du stock du Prince Ouroussov, et par conséquent il doit rester de la réserve de Décembre ’23 encore 180 bouteilles.

Veuillez agréer, Monsieur l’assurance de nos sentiments les plus distingués.

Lettre du 7 juin 1920, livraison chez M. le Comte de Montleau

Lettre du 7 juin 1920, livraison chez M. le Comte de Montleau

Monsieur,

Comme suite au marché conclu entre nous, nous venons vous informer que nous avons pris livraison chez M. le Comte de MONTLEAU de la quantité de :

  • 1000 bouteilles Cognac 1875
  • 4 hectos même Cognac, type A.

contre remise d’un chèque de fr: 50.000 (cinquante mille francs, comme convenu).
Nous attendons votre réponse à ce sujet par un prochain courrier et, vous en remerciant à l’avance, nous vous présentons, Monsieur, nos salutations très distinguées.

London, le 12 mars 1923, correspondance avec S.A. le Prince Ouroussov

London, le 12 mars 1923, correspondance avec S.A. le Prince Ouroussov

Monsieur,

Nous avons été en correspondance avec S.A. le Prince Ouroussov au sujet de l’achat du stock de Cognac 1820, 1848 et 1875 qui se trouve dans vos caves, et dont vous êtes détenteur, à ce qu’on nous donne à entendre, pour le compte de certains de vos anciens clients russes.

Ainsi que nous l’avons dit à Monsieur le Prince, avant de nous décider à acquérir le stock il est indispensable que nous recevions d’abord une caisse de 12 bouteilles de 1820 et une caisse, même quantité, du 1848.

Vous voudrez bien nous expédier ces caisses à l’adresse qui suit :

Messrs. Ehrmanns,
The Waterloo Bottling Co ., Ltd. ,
228.230, Waterloo Station Approach,
Westminster Bridge Road,
LONDON, S.E.L ,

Tout en continuant d’adresser toute correspondance à nos bureaux à Finsbury Square. Veuillez agréer, Monsieur, nos bien empressées salutations.

Lettre 29 Mai 1923

Lettre 29 Mai 1923

Monsieur,

Il y a quelques années que nous avons acheté un Cognac très fin et très vieux qu’on vendait comme étant de 1811. Ce Cognac nous a été founi en vieilles bouteilles type bourgogne. Pourriez-vous, si nécessaire, nous obtenir des bouteilles pareilles et les utiliser pour la mise d’une partie du Cognac en question ?

Nous vous ferons remarquer qu’il ne s’agit pas d’une affaire isolée avec un acheteur occasionnel ; vous avez affaire à une maison d’une certaine importance qui pourra placer des ordres réguliers à des prix susceptibles de nous intéresser.

Veuillez agréer, Monsieur, nos salutations très distinguées.

Origine de l'établissement

Portrait de René de Terrasson Comte de Montleau, photographie 1905
Valentine de Terrasson de Montleau – 1870-1937, les ANDREAUX

La première distillerie est construite en 1743, avec trois feux et deux grands chais. L’exploitation familiale viticole, déjà très moderne pour l’époque, s’étendait sur une soixantaine d’hectares. Il existait encore, du temps du père du Comte Gerald de Montleau, les vestiges d’un petit train, rails et wagonnets qui desservaient les vignes. Au XIXe siècle les expéditions lointaines étaient effectuées par le rail. Pour la Russie les caisses avaient été conçues avec un double-fond de sorte que l’on ne puisse pas les percer aisément et extraire le nectar. Les cosaques en cette fin du XIXe siècle ne se privaient pas d’attaquer les trains de marchandises.

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Le Cognac Terrasson Cte de Montleau situé dans les crus, Petite Champagne et Fins Bois, se développe et devient le bestseller du fournisseur attitré des Grandes Maisons, de la Cour d’Angleterre, de la Cour Impériale de Russie, et particulièrement des Tsars Alexandre III et Nicolas II.

Des lettres et correspondances attestent que les plus grandes familles princières russes sollicitaient des commandes du fameux cognac Terrasson Cte de Montleau, celui de 1820 surtout, très apprécié et recherché dans ce début du XXème siècle (Lettres du Prince Serge Ouroussov 1924 et du Comte de Benckendorff, Maréchal de la Cour de S. M. l’Empereur de Russie, Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg 1894).

Proposé dans les plus grands hôtels parisiens, Monsieur Leguay, directeur de l’Hôtel Continental le décrivait en 1883 comme: «plein de délicatesse avec de délicieuses saveurs qui lui confèrent un équilibre très rare».

Dans The home of the last Tsar – Romanov and Russian history, la table du tsar sous le règne de Nicolas II y est décrite de manière précise: Après le dîner, on servit du café dans la Salle du Portrait avec de riches tables garnies de piles de chocolats, de délicats gâteaux-éponges de différentes sortes et de confiseries fabriquées dans la confiserie impériale. Sur des tables séparées, il y avait aussi un assortiment de liqueurs et le cognac de 1875 Montleau (Henry Terrasson Comte de Montleau)

En 1885, Henry Terrasson Comte de Montleau reçoit, à Lyon, le «Grand Diplôme d’honneur avec Médaille d’Or» la plus Haute récompense, pour l’excellence de ses cognacs.